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Groupe 6: l'Union sacrée

La proclamation suivante adressée par le Président de la République à la nation française a été affichée sur tous les murs :

« À la nation française,

Depuis quelques jours, l’état de l’Europe s’est considérablement aggravé en dépit des efforts de la diplomatie. L’horizon s’est assombri. À l’heure présente, la plupart des nations ont mobilisé leurs forces, même des pays protégés par leur neutralité ont cru devoir prendre cette mesure à titre de précaution. Des puissances dont la législation constitutionnelle ne ressemble pas à la nôtre ont, sans avoir pris un décret de mobilisation, commencé et poursuivi les préparatifs, qui équivalent, en réalité, à la mobilisation même et qui n’en sont que l’exécution anticipée.

[...]

Soucieux de sa responsabilité, sachant qu’il manquerait à un devoir sacré s’il laissait les choses en l’état, le gouvernement vient de prendre les décrets qu’impose la situation. La mobilisation n’est pas la guerre ; dans les circonstances présentes elle apparaît au contraire comme le meilleur moyen d’assurer la paix dans l’honneur. Fort de son ardent désir d’aboutir à une solution pacifique de la crise, le gouvernement, à l’abri de ces précautions nécessaires, continuera ses efforts diplomatiques et il espère encore réussir.

Il compte sur le sang-froid de la noble nation pour qu’elle ne se laisse pas aller à une émotion injustifiée ; il compte sur le patriotisme de tous les Français et sait qu’il n’en est pas un seul qui ne soit prêt à faire son devoir.

À cette heure, il n’y a plus de partis, il y a la France éternelle, la France pacifique et résolue. Il y a la patrie du droit et de la justice tout entière unie dans le calme, la vigilance et la dignité.

Paris, le 1er août 1914.
Le Président de la République française,
Raymond Poincaré.
Le Président du Conseil,
René Viviani. »

Activité

Expliquez le dernier paragraphe de cette proclamation du président de la République.