Éducation et colonisation

Éduquer les « indigènes »

Le succès de l’œuvre repose tout entier sur l’instruction, le zèle et le savoir-faire des moniteurs indigènes1. La France leur confie une mission noble entre toutes : celle d’élever leurs frères, de les initier à la plus belle et à la plus riche langue du monde. Elle les charge d’ouvrir leur intelligence à ces merveilleuses inventions qui font notre puissance, leurs cœurs aux sentiments de bonté, de générosité qui ont toujours animé le peuple français. Elle les fait participer enfin à l’œuvre de régénération qu’elle a entreprise en Algérie. S’ils parlent de la France avec une sincère sympathie et une légitime admiration, ils nous feront aimer en nous faisant mieux connaître et ils serviront tout à la fois la cause du progrès. Faire pénétrer auprès de leurs coreligionnaires2 les lumières et les bienfaits de la civilisation : n’est-ce pas là une tâche digne de tenter leur orgueil ? Mais elle est aussi pénible qu’elle est grande, et elle exige du moniteur tous ses efforts et tout son temps, une instruction solide et un dévouement sans relâche.

Plan d’étude et programme de l’enseignement primaire des Indigènes en Algérie, 1889

1- Il s’agit des moniteurs qui forment les futurs instituteurs dans la colonie.

2- Personne qui professe la même religion qu’une autre. Par extension, personne qui soutient les mêmes idées que certains autres.


Une école qui privilégie les Européens


Une « mission civilisatrice »

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