Le prolétariat
Avec la révolution industrielle, les ouvriers d’usines ou de mines sont de plus en plus nombreux: on les appelle les prolétaires du fait de la dureté de leurs conditions de travail et de vie.
Doc. 1 – L’enfer de la mine
« Les quatre mineurs venaient de s’allonger les uns au-dessus des autres, sur toute la montée du front de taille.Séparés par les planches à crochets qui retenaient le charbon abattu, ils occupaient chacun quatre mètres environ de la veine, et cette veine était si mince, épaisse à peine à cet endroit de cinquante centimètres, qu’ils se trouvaient là comme aplatis entre le toit et le mur, se traînant des genoux et des coudes, ne pouvant se retourner sans se meurtrir les épaules. Ils devaient pour attaquer la houille rester couchés sur le flanc, le cou tordu, les bras levés et brandissant de biais la rivelaine, c’est-à-dire le pic à manche court […]. En haut, la température montait jusqu’à trente-cinq degrés, l’air ne circulait pas, l’étouffement à la longue devenait mortel. »
Émile ZOLA, Germinal.
Doc. 2- le travail des enfants.
Doc. 3 – Le logement ouvrier à Roubaix vers 1860
« Les anciens forts1 sont placés à plusieurs kilomètres des filatures. Les maisons sont mal construites, serrées les unes contre les autres. Dans plusieurs forts, il n’y a pas de ruisseau pour l’écoulement des eaux ménagères. Dans le fort Wattel, un logement au premier; on y monte par une échelle et une trappe sans porte. Superficie, deux mètres cinquante sur trois mètres, une seule fenêtre étroite et basse. Ce local est habité par quatre personnes, le père, la mère, et deux enfants […] Dans un angle d’une chambre voisine (habitée par une femme et cinq enfants en bas âge), on a fait une pièce où peut tenir un lit; la locataire l’a sous-louée à une femme abandonnée par son amant, avec un enfant de quelques semaines sur les bras. Outre le lit, il y a une chaise sur laquelle on met en hiver une terrine remplie de charbon allumé. L’enfant est placé sur le lit, où il reste seul tout le jour. La mère vient l’allaiter à midi… »
D’après J. Simon, Le Travail, 1866.
1. Un fort est une cité ouvrière dans le Nord.
Doc. 4 – Évolution de la condition ouvrière en France
« Le travailleur, misérable au commencement du siècle, a vu sa condition matérielle très notablement améliorée. Son budget lui apporte un bien-être modeste, mais jadis inconnu. Les augmentations de salaires varient, à la vérité, avec les professions et suivant les régions. La hausse des salaires journaliers coïncide avec une réduction du nombre d’heures de travail. En 1840, Villermé évaluait à13 heures par jour la durée de travail effectif, repos déduit. Dès 1900, la moyenne était descendue à dix heures et demie. Le progrès est certain, et pourtant il doit se pour- suivre, car la situation de l’ouvrier n’a pas cessé d’être difficile. Même dans le cas le plus favorable, le salaire moyen est de 100 francs par mois, et combien d’ouvriers sont en dessous de la moyenne ? Quant à l’ouvrière, elle se trouve avec 75 francs par mois à Paris et 50 ailleurs, et même moins si elle travaille à domicile.»
D’après Alfred PICARD, Le bilan d’un siècle, 1906.
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