La Révolution américaine

Les 13 colonies


La frise chronologique


La déclaration d’indépendance des États-Unis du 4 juillet 1776

     Nous tenons pour évidentes les raisons suivantes : tous les hommes sont créés égaux ; ils sont doués par leur Créateur de droits inaliénables ; parmi ces droits se trouvent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis par les hommes pour garantir ces droits, et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Mais lorsqu’une longue suite d’abus marque la volonté de les soumettre à un despotisme absolu, il est de leur droit, il est de leur devoir de renverser le gouvernement qui s’en rend coupable et de rechercher de nouvelles assurances pour leur future sécurité…

     L’histoire de celui qui règne aujourd’hui sur la Grande-Bretagne est une histoire d’injustices et d’usurpations répétées qui, toutes, avaient pour but direct l’établissement d’une tyrannie absolue sur nos États.

     Il a entretenu, parmi nous, en temps de paix, des armées permanentes sans le consentement de nos législatures.

     Il s’est joint à d’autres pour détruire notre commerce ; nous imposer des taxes sans notre consentement, nous priver dans beaucoup de cas des garanties du jugement par jury, nous transporter au-delà des mers pour être jugés à raison de prétendus délits.

     En conséquence, Nous, les représentants des États-Unis d’Amérique, assemblés en Congrès général, prenant à témoin le Juge suprême de l’univers de la droiture de nos intentions, publions et déclarons solennellement, au nom et par l’autorité du bon peuple de ces colonies, que ces colonies unies sont et ont droit d’être des États libres et indépendants ; qu’elles sont dégagées de toute obéissance envers la Couronne de la Grande-Bretagne ; que tout lien politique entre elles et l’État de la Grande-Bretagne est et doit être entièrement dissous, et qu’elles ont en tant qu’États libres et indépendants, plein pouvoir de faire la guerre, de conclure la paix, de contracter des alliances, d’établir des relations commerciales, d’agir et de faire toutes autres choses que les États indépendants sont fondés à faire. Et pour la défense de cette Déclaration , mettant notre pleine confiance dans la protection de la divine providence, nous donnons en gage les uns et les autres, nos vies, nos biens et notre honneur sacré. »


Constitution du 17 septembre 1787.

Nous le peuple des États-Unis, ordonnons et établissons la présente Constitution des États-Unis :

Art. 1- Tous les pouvoirs législatifs seront attribués à un Congrès des États-Unis qui se composera d’un Sénat et d’une Chambre des représentants.

Art. 2- Le pouvoir exécutif sera confié à un Président des États-Unis d’Amérique.

Art. 3- Le pouvoir judiciaire des États-Unis sera dévolu à une Cour suprême des États-Unis et à telles autres cours que le Congrès pourra ordonner et établir.


Benjamin Franklin, « ambassadeur » de la révolution américaine en Europe

Anton Henhenstein, Réception de Benjamin Franklin à la cour de France, 1823, Lithographie, 79×58 cm, Bibliothèque du Congrès Washington – Source: wikimedia commons

Benjamin Franklin en Europe.

Benjamin Franklin, représentant des Treize colonies d’Amérique du Nord, est envoyé comme ambassadeur en France, afin de négocier une alliance avec le roi Louis XVI.

Toute l’Europe est avec nous, au moins par ses applaudissements et ses vœux. Les hommes qui vivent sous le joug arbitraire1 n’en aiment et n’en désirent pas moins la liberté […] ; partout on rencontre tant de personnes qui parlent de se retirer en Amérique, avec leurs familles et leurs fortunes, dès que la paix et notre indépendance seront assurées […]. Pour diminuer ou prévenir ces émigrations, il faudra que les tyrannies d’Europe se relâchent et qu’elles accordent plus de liberté aux peuples. Aussi est-ce en ce pays une phrase généralement répétée que notre cause est la cause du genre humain et, qu’en défendant notre liberté, nous combattons pour la liberté du monde.

Lettre de Benjamin Franklin, 1er mai 1777.


Condorcet envisage les effets de l’indépendance américaine sur l’Europe.

« Il ne suffit pas que les droits du genre humain soient écrits dans les livres des philosophes. Il faut que l’homme ignorant ou faible puisse les lire dans l’exemple d’un grand peuple. L’Amérique nous a donné cet exemple. L’Acte qui a déclaré son indépendance est une exposition simple et sublime de ces droits sacrés et si longtemps oubliés. […]. Le spectacle d’un grand peuple où les droits de l’Homme sont respecté est utile à tous les autres […]. Il apprend que ces droits sont partout les mêmes […]. Le spectacle de l’égalité qui règne dans les États-Unis, et qui en assure la paix et la prospérité, peut aussi être utile à l’Europe. Nous n’y croyons plus à la vérité, que la nature ait divisé la race humaine en trois ou quatre grands ordres […]. Il est temps actuellement de se convaincre qu’une nation où règne l’égalité des droits soutiendra son gouvernement, si elle le croit bon, le changera quand elle le croira mauvais, et le corrigera lorsqu’elle le trouvera défectueux. »

Nicolas de Condorcet, De l’influence de la révolution d’Amérique sur l’Europe, 1786.

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